Comment certaines auteures-compositrices ont abordé le travail d’interprétation de ces textes, elles qui sont plus habituées de choisir leurs propres mots?

J’ai abordé la pièce d’abord en écoutant la mélodie et en laissant de côté l’harmonie jazz sous-jacente. Moi qui suis habituée de réinterpréter des standards de jazz. Cette fois-ci, j’ai abordé la pièce avec une vision beaucoup plus pop, en changeant les suites d’accords jazz pour des accords plus simples, et j’ai harmonisé un bridge vocal avec un hook plutôt accrocheur. Je ne voulais surtout pas recopier ce que monsieur Aznavour avait fait, mais je devais aussi aller aussi loin que possible dans ma recherche personnelle. Pour moi, la mélodie c’est sacré, car elle porte le texte… ensuite on peut faire ce que l’on veut en « dessous » harmoniquement parlant. Le texte me parle énormément puisque j’ai commencé à jouer du piano à l’âge de 6 ans et que c’est l’instrument que j’utilise pour composer. Je ne pourrais pas vivre sans jouer du piano!

Pour le clin d’oeil au côté jazz de « Ce Sacré Piano », je l’ai jouée acoustique sur un Vieux Baldwin à queue avec mon trio jazz habituel composé de Paul Brochu à la batterie et Jean-Bertrand Carbou à la contrebasse. J’espère que le résultat saura plaire aux amateurs de Charles Aznavour et fera découvrir cette chanson peu connue à tous les amateurs de musique francophone.

Charles Aznavour ça vous dit quoi?

Ça me dit des soirées à faire des chorégraphies de danse avec mon amie Sylvie dans le salon de sa mère sur la pièce les Plaisirs Démodés. J’ai douze ans et je viens de découvrir Charles Aznavour!  Il ne me quittera plus. Plus tard, en 2019 à Los Angeles, j’ai endisqué “For me, Formidable” (Keys to my Heart) en trio.