Comment certaines auteures-compositrices ont abordé le travail d’interprétation de ces textes, elles qui sont plus habituées de choisir leurs propres mots?

Que ce soit avec mes paroles ou bien celles des autres, j’aborde l’interprétation de la même manière, en laissant les mots s’exprimer et en essayant de toucher ma vérité, mon essence. Je n’interpréterais pas une chanson que je n’aime pas, qui ne me rejoins pas. Si je choisis de faire une reprise, c’est qu’elle me parle.

Quand la chanson est bien écrite, les mots ont leur propre mélodie, leur phrasé. J’ai toujours eu une interprétation plus rythmique des mots moins mélodiques. J’aime quand ça frappe, quand les consonnes résonnent les unes sur les autres, quand je joue avec les sons et les soulignent à ma manière. Étant hypersensible, comme beaucoup d’artistes, j’ai une facilité à connecter rapidement à plusieurs émotions et à me mettre dans la peau d’une histoire.

Charles Aznavour ça vous dit quoi?

Bien honnêtement, je ne peux pas dire que je connais beaucoup son répertoire. Bien sûr, je connais ses grands classiques : For me, Formidable, Emmenez-moi, Les plaisirs démodés, Les Comédiens, Et pourtant, Hier encore, La Bohême… Ces pièces me transportent directement dans une époque, une ambiance. J’ai dans mon projet musical personnel un univers de chansons aux sonorités sixties, c’est ce que je retrouve et ce qui me plait énormément dans ces chansons d’Aznavour.

Les premières mesures commencent et je suis transportée ailleurs, dans un autre temps tout en ressentant des émotions intemporelles.