NOS
COUPS DE CŒUR

Hommage à Aznavour

Hommage à Aznavour

Yann Perreau – Le feutre taupé 1948

Au début de notre carrière avec Pierre Roche on chantait à Saumure. Dans un magasin il y avait un feutre taupé. À l’époque j’avais des goûts bizarres pour les chapeaux, je suis rentré et j’ai acheté le feutre taupé. C’était l’époque où je faisais du Scat on était swinging et c’est venu au fil de la plume d’une coup; il portait un feutre taupé…. voilà.

Coral Egan – Les deux guitares 1960

Mon père chantait très bien les Deux guitares en russe. Depuis longtemps j’avais envie aussi de chanter cette chanson folklorique. J’ai écrit une chanson entièrement autour de deux phrases traduites du russe : Où as-tu mal, pourquoi as-tu mal, t’as mal à la tête… Arrivé au refrain, je ne savais pas quoi mettre et je me suis dit :   Je vais le chanter en russe comme ça les gens ne comprendront pas.

Jorane – Deux pigeons 1963

Je tournais dans le film Les quatre vérités de René Clerc. Il m’a dit : «  j’ai écrit un texte; est-ce que ça vous amuserait d’en faire la musique?  J’avais envie de faire plaisir à René. C’est tout simple je l’ai trouvé jolie, je l’ai enregistrée.

France D’amour – For me formidable 1963

J’ai appris l’anglais en fréquentant les restaurants de l’ouest de Montréal, en parlant avec les gens. Avec un accent terrible j’ai réussi à me faire comprendre et j’ai voulu commencer à chanter en anglais. J’ai eu l’idée d’écrire :  You are the one for me formidable… Mon ami Jacques Plante à trouvé la suite.

Stefie Shock – Je te réchaufferai 1965

En 1965, le soviétique Alexeï Leonov devient le premier homme de l’histoire à effectuer une sortie dans le cosmos. Une fusée met sur orbite « Astérix », le premier satellite français dans l’espace. Cette année-là Aznavour, en plus de jouer dans les films Paris au mois d’aôut et La métamorphose de cloportes, crée entre autres succès La Bohème et Je te rechaufferai. C’était il y a quarante ans.

Pierre Lapointe – Les Plaisirs démodées 1972

Les yé-yé refusaient tout ce qui était de notre époque. Après 20-22 ans, on était des croulants. Je voulais prouver le contraire. Cette chanson a réconcilié un peu tout le monde. Il y a deux plaisirs démodés : le rock et le tendre. Aux Etats-Unis on m’a dit une chanson de six minutes ça marche pas. Alors on a coupé tout le départ et c’est devenu un succès comme ça d’un côté, un succès autrement de l’autre.

Laurence Jalbert – Il faut savoir 1961

Lorsque j’ai fini  Il faut savoir, je ne l’ai pas aimée du tout. Ma sœur, qui m’a toujours tenu tête, m’a dit : «  tu vas la chanter et tu vas voir ça va être un grand succès. » Mais je ne voulais vraiment pas la chanter. Un soir dans un petit cinéma à Cannes, pendant le Festival, on m’a amené un piano à crapaud et on m’a demandé de chanter deux chansons. J’ai chanté  Les deux guitares et Il faut savoir. Ça a fait un cataclysme. Voilà pourquoi j’ai toujours chanté t Il faut savoir.

Sylvain Cossette – Et pourtant 1963

En 1963, Georges Garvarentz et moi écrivions des chansons pour le film Cherchez l’idole. On pensait que Johnny  Hallyday chanterait celle-là. Il en a choisi une autre, moi j’ai choisi celle-là. L’histoire de  Et pourtant n’est pas une grande histoire et pourtant, elle a marché.

Lynda Lemay – Trousse Chemise 1962

Le texte de Trousse chemise écrit par Jacques Mareuil, était destinée à Colette Renard,  belle-mère de Michel Legrand qui devait en composer la musique. Depuis deux ans, Mareuil patientait. J’ai lui ai dit  « Autant que je te la fasse et que je la chante ». Je n’ai pas changé une virgule. Personne ne s’en est jamais rendu compte. Ce qui prouve bien que, homme ou femme, on peut chanter la version d’une chanson ça n’a pas d’importance. Le principal c’est  que ça plaise au public; le principal, c’est qu’on ne trahisse pas la chanson.

Diane Dufresne – De t’avoir aimé 1966

Un jour j’ai dû me dire il manque une chanson d’amour dans mon disque. Alors là je fais mon métier d’auteur. En vérité je fais le métier de parolier et j’écris des chansons pour Charles Aznavour, ça m’arrive.

Brigitte Marchand et  Frédéric De Granpré – Mes emmerdes 1976

J’avais les tribunaux français sur le dos. Ils m’ont ruiné. J’ai vendu tout ce que j’avais. J’avais de quoi remplir deux galeries de tableaux, un musée. Bon j’ai tout vendu et j’ai écrit à partir de cette ligne qui me plaisait bien : « Mes amis, mes amours, amis, amours, emmerdes. » Mais ça ne s’arrête pas là. J’ai interdit de dévoiler la chanson avant mon entrée en scène à l’Olympia. Des gens du gouvernement ont téléphoné en disant : «  On a appris que M. Aznavour a écrit Mes emmerdes, alors elle parle de quoi? » Ça me faisait plaisir quand même de les faire trembler dans leurs pantalons. J’avais assez tremblé avant eux.

Jérôme Philippe – Les comédiens 1962

Mon ami Jacques Plante est venu un jour avec un départ de chanson qui disait : « Viens voir les étudiants ». Et je lui ai dit : « C’est gentil ton truc mais ça n’intéresse que les étudiants ». Il est revenu le lendemain avec Viens voir les comédiens, les musiciens, etc. Il fallait une musique qui soit dans le coup comme le twist parce que le twist et la musique de cirque ça se ressemble Il m’a dit : « Tu vas te faire taper sur les doigts par la jeunesse ». J’ai composé une musique de cirque twist et les étudiants se sont habillés en comédiens, en magiciens, en musiciens.

Michel Rivard – Hier encore 1964

J’étais à Moscou, je n’avais que trois phrases que j’avais relevées dans un cahier. Il faisait très froid et  je n’avais pas envie de sortir de ma chambre. À l’époque je grattais un peu de guitare, je connais trois accords…et je me suis amusé à écrire Hier encore. Herbert Kretzmer l’a entendue, il a dit ça lui plaisait bien, en a fait la traduction qui est devenu Yesterday when I was young. J’ai gagné le prix de la meilleure chanson country à Nashville avec une chanson qui était à la base une valse, une chanson française écrite à Moscou par un Arménien, traduite par un Sud-Africain qui vit en Angleterre, on ne peut pas faire mieux quand même.

Gino Vanelli – Lei 1974

Les anglais avaient fait une série qui s’appelait Save.  Ils avaient besoin d’une chanson. J’ai commencé à écrire Tous les visages de l’amour,  quand j’ai dit à mon traducteur habituel Herbert : « Débrouille toi sur les quatre lignes que j’ai écrites ». Il s’en est inspiré mais il n’a pris aucune ligne et il a fait She. La chanson a été numéro 1, mon disque a été numéro 1 pendant quatre semaines en Angleterre devant tous les bulldozers anglais et américains. Un jour, elle s’est retrouvée dans le film Nothing hill avec Hugh Grant et Julia Roberts, interprétée par Elvis Costello et moi. Et j’ai eu un succès mondial avec la même chanson deux fois dans ma vie, ce qui est inespéré quand même. Je l’ai chanté en italien, en allemand, et peut-être même en espagnol, je ne sais plus.